La pierre angulaire qui nous permet un développement constant de notre portefeuille de clients est constituée par le principe du test concret au début de toute collaboration.
Il ne sert souvent à rien, (même si certains français adorent la théorie), de multiplier cotations et plans sur la comète tant que les deux parties ne connaissent pas la manière de travailler, et plus encore leur capacité d’adaptation réciproque à un processus de travail «explicite et fluide».
Un test, souvent d’envergure assez modeste, sans grosse pression des délais, et (j’insiste) correspondant au cœur de l’activité ou du besoin d’externalisation du demandeur de sous-traitance sera des plus instructifs, la collaboration avec une autre société ayant un important effet «miroir» sur la manière de travailler et de s’organiser.
Il n’y a rien de tel que de «mettre les mains dans le cambouis» pour voir comment les choses peuvent fonctionner et découvrir l’étendue des implicites des donneurs d’ordres habitués à travailler en interne ou avec des partenaires stables et proches ( cf le fréquent «mais c’était évident», enfin, pour eux, alors qu’en fait en fonction des clients nous constatons que les «évidences» se contredisent allègrement…).
Mieux, un test peut permettre de mettre à jour des gains de productivité sur certains process, je vous renvoie à ce que j’ai écrit sur ce blog sur le référencement avec l’optimisation des site web dès l’amont.
Pourtant, les obstacles à l’organisation de tests ne manquent pas… le plus important est le fait que beaucoup de PME, accaparées par le quotidien ou débordées par des difficultés qui semblent devenir insurmontables se tournent vers la recherche de sous traitant nearshore et offshore en mode urgence/panique (dépannage proche du sauve qui peut), ce qui n’est pas idéal pour un test approfondi permettant d’optimiser certains process…
L’autre obstacle, plus inattendu, et que je voudrais développer aujourd’hui, est celui du paiement, et spécialement du mode de paiement pour un test.
Il faut savoir en effet qu’avant de démarrer un travail pour une société dont les interlocuteurs nous sont totalement inconnus (ceci excluant donc les divers transfuges des sociétés qui ont été nos clients au fil du temps, la confiance dans un interlocuteur connu primant alors…) nous demandons le versement d’un compte en valeur de 30 % du projet pour lancer le développement effectif du site ou projet.
Plus que pour se protéger contre un non paiement, car nous restons exposés sur plus des deux tiers de la valeur du projet, l’intérêt du versement d’un acompte est qu’il permet de « figer » un minimum le cahier des charges. A contrario partir sans acompte laisse la porte ouverte à de multiples demandes de modifs de la part du client potentiel, et dès que vous essayez de signaler que le budget doit évoluer en parallèle à l’évolution de la charge de travail, certains n’ayant rien déboursé pourront être tentés de dire «soit vous continuez à nos conditions… soit nous arrêtons tout…» avec bien sur le risque que tout le travail déjà réalisé ne soit jamais payé.).
Une fois qu’on est d’accord sur le principe de l’acompte, lequel ne pose pas de problèmes existentiels aux professionnels (d’autant que la part demandée reste modeste…) mais peut troubler quelques aventuriers romantiques décalés qui ne comprennent pas «comment ils peuvent nous faire un règlement alors que nous ne nous sommes jamais rencontrés et que nous n’avons pas encore livré de travaux…» (no comment…), il faut penser aux modalités de paiement, et là les choses se compliquent… pour plusieurs raisons…
D’une part parce que certaines agences bancaires locales (ou employés d’agences) n’ont pas forcément tellement l’habitude (en encore moins l’envie) de traiter des demandes de virement internationaux, surtout hors zone euro.
Les interfaces en lignes d’internet banking se mettent aussi de la partie, certaines ont visiblement «décidé» arbitrairement (pour limiter le risques d’erreurs… l’enfer est pavé de bonnes intentions …) que les comptes IBAN ne devaient pas compter de lettres à la fin… Or quand vos numéros de comptes se terminent par XX, ce qui est notre cas, cela garantit toujours des discussions animées avec les comptables des clients… «votre numéro de compte ne passe pas, donc il n’est pas bon… renvoyez moi votre IBAN CORRECT…» «Mais vous disposez déjà d’un IBAN correct…»
Les banques «émettrices» ne sont pas les seules incriminées… si le client a le malheur d’écrire comme bénéficiaire du virement Transycons (nom de marque), celui du gérant de la société, ou même seulement Transylvania et non pas Transylvania Consulting (nom de la société) le virement est impitoyablement bloqué par notre chère banque (pourtant globalement très honorable) qui demande des justificatifs écrits prouvant que nous sommes bien les légitimes destinataires du règlement… Même si le fait qu’une somme destinée à «Transylvania» arrive sur notre compte sans nous être destinée semble quand même ultra improbable…
Ce genre de problèmes, si ils ne sont pas très fréquents, n’en sont pas non plus spécialement rares, et si notre banque ne nous soupçonne pas encore de vouloir monter en douce une blanchisserie, il faut chaque fois qu’un responsable de la société (titulaire d’un pouvoir sur le compte) apporte à l’agence des justificatifs originaux, facture et déclaration écrite (perte de temps stérile ; impossible d’envoyer par mail des documents scannés) à l’époque de l’internet banking et du transfert de fonds instantanés…
Il y a quand même un avantage, certains clients s’amusent beaucoup quand ils reçoivent un mail les implorant d’écrire correctement, en entier, et rien d’autre que le nom de la société dans le champ du bénéficiaire du virement…
Vous imaginez bien que tout ce travail «productif» des mastodontes bancaires des deux côtés a un coût… Contrairement au système postal on ne peut pas facturer au poids, un message électronique ne pesant rien… chaque banque impose donc son tarif, souvent gonflé par la prestation des «banques intermédiaires»… Le plus souvent les virement internationaux (hors zone Euro) ont un coût fixe, ou au moins une forte composante fixe… ce qui pénalise fortement le transfert de petites sommes, d’autant qu’il n’est pas rare que les tests se fassent avec des petites structures qui démarrent (auto-entrepreneurs du domaine du web,…)
Bref, si on récapitule, aspect passablement aléatoire des virements, blocages techniques, contraintes bureaucratique et coût élevé, il est urgent d’inventer autre chose…
Et bien… cet autre chose existe déjà…. il s’agit des «banques virtuelles» qui vous permettent de virer tout simplement des sommes d’argent n’importe où dans le monde…
Tout le monde ou presque connait le nom du pionnier, paypal… qui est aujourd’hui dans des mains puissantes… ce système est simple, puisque à la place d’un numéro de compte une simple adresse e-mail suffit… en revanche, à mon sens, ce système est assez onéreux, surtout pour les receveurs, d’autant que le pourcentage de frais n’est pas dégressif en fonction de l’augmentation de la somme transférée…
Fort heureusement, les challengers de ce système ne manquent pas, nous en avons étudié une bonne dizaine, pour finalement en sélectionner un qui nous a paru le meilleur compromis entre cout, simplicité, et présence dans de nombreux pays : moneybookers.com
Ce système est présent dans un très grand nombre de produits européens, (dont la Roumanie) mais aussi en Turquie (qui géographiquement parlant est un peu en Europe mais beaucoup en Asie), en Chine, au Japon, à Taiwan, Hong Kong, Singapour, en Australie, etc.
Toutes ces implantations permettent aux clients de ces pays d’approvisionner leur compte moneybookers au prix d’un virement national classique.
Les virements entre les comptes moneybookers de n’importe quel pays (y compris ceux ou moneybookers ne possède pas de compte bancaire) sont ensuite instantanés, et très peu onéreux (plafonnés a 0,5 € par opération !). Le coût des retraits d’argent des comptes moneybookers est lui aussi plus que raisonnable, à 1,8 € par opération… (et on a tout intérêt à grouper les retraits…).
Les comptes ne sont pas rémunérés, mais vu les taux actuels…
Certes, la mise en place d’un compte moneybookers, et surtout le relèvement progressif (par diverses étapes de vérification) des montants autorisés à transiter par le compte peuvent sembler fastidieux, mais ces procédures visent à favoriser la sécurité et la transparence qui sont indispensables pour pérenniser un tel système de paiement…
Vous l’aviez deviné, nous conseillons de plus en plus un tel système à nos clients pour qu’ils nous règlent, surtout pour tests les démarrages, et il semble donner pleine satisfaction à toutes les parties (sauf a un client qui m’a trouvé trop complique, et a renonce au moins provisoirement à le mettre en place.)
Ce système est aussi très adapté pour le règlement des prestations aux freelance et autres indépendants. De plus, en ce qui les concerne, je suis persuade que la carte de paiement (mastercard) que propose moneybookers va faire un malheur, car ils peuvent ainsi utiliser l’argent arrivé sur le compte virtuel pour leurs achats (matériel, licences, déplacements) sans même avoir besoin de retirer de l’argent de leur compte ou de le changer dans une autre devise…
Je ne serai pas surpris que le piliers (en nombre) de la nouvelle économie adopte massivement un système bancaire radicalement nouveau, beaucoup plus adapté à l’ère moderne, car très productif, mondial, économique, simple et innovant…
Les «vielles banques» ont intérêt à réagir très vite !
30 octobre 2010