PrestaShop, la plateforme opensource e-commerce française, revient de loin. Le passage de la version 1.6, au cœur ancien, à la version 1.7, en partie basée sur Symfony, s’est vraiment fait dans la douleur.
Maintenant que les choses se sont apaisées, voici un petit panorama.
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Le drame de l’annonce du passage à la 1.7
Une délégation de développeurs nearshore Transycons avait participé aux PrestaShop Days à Paris en mai 2016. Elle en était revenue complètement désemparée, du fait des bouleversements qui y avaient été annoncés… et des tensions qui y étaient apparues au grand jour.
En effet le passage a Symfony 1.7, impliquant sur certaines parties Symfony, impliquait qu’il n’y aurait pas du tout de compatibilité ascendante.
Or essayez d’expliquer cela à un client qui possède un boutique en ligne sous PrestaShop 1.6, et qui veut faire une mise à jour… quand on lui dit que c’est impossible, certains ne veulent pas l’accepter tellement c’est contre intuitif pour un profane…
Concrètement, cela veut dire qu’il faut payer pour la création d’un nouveau site e-commerce, puisque la structure n’est pas récupérable.
Est également apparu le désarroi des éditeurs de modules dont le travail s’est avéré, lui aussi irrécupérable.
En désespoir de cause, les appels incessants à la communauté par les dirigeants de PrestaShop, manière de botter en touche, alors que visiblement la communauté n’avait pas été préparée à un tel bouleversement, n’ont pas rassuré l’assistance.
Enfin, l’annonce d’une V 1.8 à suivre, incorporant encore davantage Symfony, et pas non plus compatible avec la version précédente, la 1.7, avait achevé de jeter le trouble dans une communauté qui voyait tous ses repères s’effondrer…
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Le flottement de la communauté PrestaShop
La Version 1.7.0 s’est clairement avérée riche en bugs (nous nous sommes d’ailleurs débattus avec certains d’entre eux…)
Les utilisateurs ont constaté avec elle la poursuite de la disparition des features, tendance déjà observée entre les passages des versions 1.4 à 1.5 puis 1.6, et finalement 1.7.
L’utilisateur était dans la situation d’avoir au fil du temps une version de base de plus en plus « pauvre », et tout le reste était désormais en option (payant)
Sachant aussi qu’au départ une large partie des add-ons de 1.6 n’étaient pas encore disponibles pour 1.7.
Logiquement, il avait été reproché à PrestaShop de ne consacrer à cette époque qu’une fraction infime de ses ressources au développement de sa plateforme e-commerce.
Enfin beaucoup ont pensé que la version 1.6 survivrait, voire qu’il y aurait une sorte de fork (bifurcation). Les problèmes de la jeune version 1.7 ont donné un provisoire second souffle à la version 1.6 plus ancienne, mais plus stable et plus complète.
Bref, l’arrivée de la version 1.7 s’étant faite au forceps, à ce moment là une partie des développeurs ou des utilisateurs ont préféré migrer vers une autre solution au contexte moins agité. De ce fait l’avenir de PrestaShop semblait compromis.
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La reconquête, surtout à partir de PrestaShop 1.75
Tous d’abord, au vu du désastre, la direction de PrestaShop a changé, car celle qui avait amené le fiasco a été débarquée.
Le changement de direction a coïncidé avec une plus grande attention apportée à la plate forme ecommerce « de base » ;
Les bugs restants ont été corrigés et on a progressivement assisté à la sortie de versions plus complètes.
La version 1.75 avait d’ailleurs été présentée comme la plus complète réalisée jusqu’à présent.
Nouveaux modules, nouvelles fonctionnalité…
La version 1.76 a encore complété la palette des possibilité pour les marchands équipés de PrestaShop, notamment pour le SEO, et il y a désormais une version 1.7.7 en Beta.
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Enfin, la version 1.6 est devenue très ancienne, et les développeurs ont progressivement compris qu’elle allait fatalement disparaître, entraîne des ralliements nombreux à la version 1.7x.
Au final PrestaShop reste largement leader en France pour équiper les sites de vente en ligne, si l’on en croit les statistiques de la fabrique du net.
Il est particulièrement bien adapté aux sites marchands de taille et complexité moyenne.
Le fait d’avoir ralenti la marche vers la V1.8, devant utiliser encore plus Symfony, et qui n’était pas censée être compatible même avec la V 1.7, a manifestement été salutaire.
L’Opensource souffre d’ailleurs beaucoup des changements de versions trop rapides, qui parfois finissent par épuiser la patience – et les ressources – des utilisateurs pourtant les mieux disposés au départ à son égard.
Bien sur, beaucoup de chose restent encore à faire, certaines parties comme « my account / checkout »nesont vraiment pas esthétiques, les développeurs de PrestaShop n’ont manifestement pas encore réussi à améliorer cette partie.
Or rien n’empêche les prestataires qui développement régulièrement des sites sous PrestaShop 1.7x de prévoir une mise en forme beaucoup plus sexy qui sera réutilisée facilement à chaque nouveau site e-commerce. Nous y travaillons d’ailleurs résolument 😉
Cela fait partie de la valeur ajoutée d’une agence web, qu’elle soit nearshore Roumanie, offshore ou sur les rivages du siège de Presta, qui connaît très bien les dernières versions de PrestaShop…