Evaluation des délais pour un développement web sous traité ; contraintes et réalités

Comment estimer un délai de production pour un projet web au forfait

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4 septembre 2015

Bien souvent les prospects voire clients distants nous demandent (bien sûr) d’estimer un coût de développement d’un site ou projet web et (aussi) un délai, sans avoir conscience que la question ainsi posée est incomplète, et surtout peu réaliste dès lors que le prestataire (nous) ne sait pas QUAND il recevra (éventuellement) la commande ferme… or le délai est lié notamment à notre carnet de commande, lequel varie suivant les périodes, parfois même d’un jour à l’autre.

Et si il n’y avait que cela…

En effet bien souvent s’ajoute l’absence d’expérience de collaboration nearshore, et même de tout référent commun (méthode de collaboration éprouvée) avec le client potentiel, si celui ci nous contacte pour la première fois…
En fait, même si il existe une certaine habitude de collaboration et régularité des projets sous traités, la question du délai de développement reste très aléatoire vu que personne ne peut estimer les délais de validations et le nombre d’allées et venues concernant tant le graphisme que le développement proprement dit. En effet les validations varient beaucoup en fonction des différents clients finaux, leurs attentes, leur organisation (une ou plusieurs personnes?), leur charge de travail à ce moment là. Or ce client final change quasiment à chaque fois

Parfois aussi les éléments reçus lors du démarrage du projet ne sont pas suffisants, il faut demander des précisions et attendre pour les obtenir, donc le délai dérive avant même que le projet ne démarre…

Il y a aussi des cas ou la création graphique ne correspond pas au goût de la personne qui valide, il faut modifier en profondeur, voire repartir de 0, a vrai dire il s’agit d’un domaine parfois subjectif…

La question du recettage final par le client est aussi primordiale. Si celui-ci peut être fait en bloc c’est vraiment l’idéal, mais certains les font par bribes, ce qui retarde le résultat final et complique d’ailleurs beaucoup le travail du chef de projet pour les suivi des différents retours de validation.

La phase finale de mise ligne recèle aussi parfois des surprises si le prestataire ne dispose pas à temps des paramètres de l’hébergement (et de configuration du serveur) nécessaires. Il y a aussi le cas épineux de l’activation de certains systèmes de paiement en ligne, surtout si ils sont faits de l’étranger, vu aussi que les éléments personnalisés envoyés par la banque a son client ont une durée de vie limitée alors que ces éléments doivent transiter par des intermédiaires… du coup il faut souvent s’y reprendre à plusieurs fois… la sous traitance nearshore du développement web a parfois quelques limites…

Enfin, il n’est pas rare qu’au vu du résultat livré le bénéficiaire final demande diverses modifications ou ajouts, et si des solutions sont généralement trouvées au niveau des budgets, en revanche les délais initiaux sont en principe caduques, on ne peut généralement pas faire (sensiblement) plus dans les délais impartis dès le départ.

Bref, nombre d’inconnues et d’aléas au niveau délais, car nous sommes dans le domaine du développement sur mesure, il est donc beaucoup plus délicat d’estimer a priori des délais que dans certains domaines de la production physique par exemple…

Délais de développements de sites et applications web:

1 – Tout d’abord, il faut bien faire comprendre au client qu’il peut exister de « faux » et de vrais délais. En effet, bien souvent les cotations sont réalisées en jours hommes, par exemple 20 jours hommes pour réaliser tel site demandé, mais il s’agit ici uniquement d’une approche budgétaire. Cela signifie juste qu’au total il faudra au total 20 journée de travail (mises bout à bout) pour réaliser ce site. Ceci ne nous donne que peu d’indications fiables concernant le délai en lui même. En effet plusieurs personnes différentes seront amenées, souvent l’une après l’autre, et généralement sans continuité stricte, à travailler sur le projet. Le temps nécessaire pour les différentes validations est aussi incertain que crucial, sachant qu’il faut additionner pour chaque phase de validation le délai sous lequel le client valide ou transmet ses remarques, et le délai nécessaire pour que la personne qui a fait le travail recetté (et qui a été affectée en attendant la validation à un autre projet, ne pouvant rester sans rien faire) redevienne disponible (c’est généralement assez rapide, mais pas forcément instantané) puis apporte les modifications souhaitées.

2 – Ensuite, sachant que la taille de notre carnet de commande varie suivant les périodes (et également le taux de sollicitation des différentes spécialités web, parfois les intégrateurs front office sont très demandé, d’autres fois ce sera davantage les programmeurs PHP ou les graphistes web…), lors de l’étape des cotations il est impossible de s’engager de manière très précise sur des délais de réalisation, tout spécialement quand il s’agit d’un nouveau client (sachant que ce sont surtout eux qui demandent des délais, car ils ne nous connaissent pas encore…)
Je pense par exemple à un nouveau client pour lequel nous réalisons actuellement un site, j’estime que le délai nécessaire pour préparer les éléments pour un site, puis pour le valider se monte facilement au quadruple du temps de développement proprement dit. Ce n’est pas du tout un reproche, il y a différentes parties prenantes côté client, lesquelles sont très occupées. Simplement nos nouveaux clients doivent eux aussi être prudents et faire un travail pédagogique au niveau de leurs clients finaux, sinon il n’est pas improbable d’un client qui aura traîné à donner des éléments ou à les valider sera paradoxalement le premier à critiquer la faible vitesse d’avancement d’un projet… il n’est pas du domaine, tout simplement…

Ceci dit, pour ne pas laisser notre client acheteur totalement démuni sur ce chapitre des délais de développement, nous donnons en général lors de la cotation une première fourchette de délais de réalisation approximative du projet web (par exemple entre 4 et 5 semaines à compter de la confirmation de la commande).

3 – Au moment où la commande est confirmée, (et dans le cas des nouveaux clients, où nous recevons l’acompte) nous inscrivons le projet à notre planning, et disposant à cet instant T. d’une vision claire sur notre charge de travail nous pouvons indiquer au client un délai précis pour le développement de son projet. (sous réserve d’aléas majeurs notamment au niveau des délais de validation pour l’estimation desquels nous n’avons pas de boule de cristal).

4 – Enfin, mais c’est assez rare, en cas de difficulté(s) imprévu(e) due à un retard de validation, une difficulté technique inattendue, une absence, etc, nous prévenons le client au plus vite et lui présentons les options possibles (priorisation de certaines partie du projet,…) pour lui permettre de s’organiser au mieux et de minimiser au maximum l’impact de l’allongement du délai.

Ne croyez pourtant pas, et ce sera la conclusion, que le délai ne soit pas un critère fondamental pour nous, c’est l’un des trois paramètres classiques (avec le coût et la qualité) que nous suivons (et arbitrons) très attentivement, et sur lequel nos clients réguliers ont aussi une vision précise, grâce à notre système d’interface en ligne leur permettant de suivre les principaux paramètres d’un projet, dont le niveau d’avancement et délai de livraison convenu. Si un projet dure trop longtemps, cela augmente les chances de voir apparaître de nouvelles modifications (souvent des complications au niveau technique ou économique), donc dès que la commande est validée il faut avancer au plus vite, pour permettre aussi à notre client d’être payé dans les plus brefs délais.