Dans un contexte de forte pénurie de ressources informatique, et du raccourcissement généralisé de la durée des contrats de travail (CDI) dans le secteur, il est devenu vital pour les entreprises d’aider leurs salariés à monter toujours plus vite en compétences. Or l’assistance ponctuelle d’un chef de projet ou d’un collègue plus expérimenté ou plus « technique », si elle est bienvenue, ne saurait suffire à elle seule.
Voici un tour d’horizon de tout ce qui existe aujourd’hui chez Transycons, à des degrés divers de formalisation, sachant que cette liste est évolutive.
Les présentations pédagogiques
L’idée ici est qu’un programmeur ou développeur front-end présente à ses collègues des technologies, aspects plus avancés et outils qui pourraient les aider à développeur ou élargir leurs compétences.
Cela prend généralement la forme d’une projection / démonstration.
Idéalement avec mises en application concrètes et réalisation d’exercices pratiques individuels entre les séances, pour bien valider la compréhension et fixer les connaissances acquises.
Les revues de code
Le but est que les plus expérimentés aident leurs collègues à travailler plus efficacement, et aussi que les seniors échangent entre eux des astuces acquises au fil de leur expérience. Ceci dans un contexte stimulant et interactif. Du coup, on ne sait jamais jusqu’où iront les choses…
L’idée est aussi que si les plus avancés aident les juniors à progresser, ces derniers recevront progressivement des taches plus complexes, ce qui permettra aux plus avancés (et donc à l’entreprise) de viser des taches encore plus complexes et motivantes.
Le tuteur du nouvel arrivant
Nous avons davantage formalisé ce système de tuteur ces derniers temps, spécialement pour le front-end. Concrètement, quand un nouvel intégrateur nous rejoint, il est pris en main par un collègue très expérimenté (et pédagogue) qui lui présente les outils que nous utilisons, et la manière dont nous les utilisons. Le tuteur réalise ensuite un suivi régulier, et peut aussi être consulté ponctuellement quand le nouveau collègue se pose des question ou bute sur un problème qui lui semble très complexe.
Les programmeurs vers les intégrateurs front-end
De façon beaucoup plus informelle, sur la maintenance évolution de gros projets, il est assez fréquent qu’un intégrateur front-end demande des précisions / une orientation au programmeur avec lequel il traite un même ticket. Il n’est pas rare qu’un ticket affecté par le client au front ait aussi des implications aux niveau du back, et comme les programmeurs ont généralement une vision beaucoup plus vaste, il peuvent aiguiller les front dev. vers des solutions, et leur expliquer le contexte et l’impact de leurs actions. D’ailleurs, cette logique est souvent extensible aux chefs de projets qui ont un background technique, et que les intégrateurs sollicitent régulièrement pour qu’ils les orientent au niveau technique.
Les clients apportent aussi leur pierre
Je pense ici à deux cas de figures principaux :
Reprise d’un site ou application développés par d’autres
Il existe des situations ou le client a d’abord fait appel à diverses entreprises, voire free-lances, puis il cherche a rationaliser et pérenniser sa solution en faisant appel à une entreprise comme partenaire stable et durable pour assurer la maintenance évolution. Dans un tel cas, l’aide du client pour comprendre les objectifs d’un code qui est rarement commenté, est vraiment utile. Et heureusement, il est parfois même possible d’obtenir des infos de la part d’un ancien prestataire, lequel maîtrise encore mieux la solution que le client lui même.
Travail sur un environnement préconisé par le client
L’autre cas de figure est quand un client nous demande d’utiliser des solutions bien spécifiques. Comme par exemple pour l’univers Beaver Builder sur WordPress. Une intégratrice à fait le travail demandé, mais comme elle ne savait pas par quel bout aborder efficacement un point très spécifique, elle a consulté le client qui lui a donné une solution très efficace et rapide. Ceci qui lui a permis de gagner du temps… ainsi qu’un expertise supplémentaire.
Apprentissage du français et perfectionnement
Les situations sont assez hétérogènes, mais le plus souvent, soit les gens ont appris le français pendant leur scolarité, puis l’ont quasiment oublié depuis, soit ne l’ont pas appris au départ, mais s’y familiarisent en le côtoyant au travail.
Avec le temps, beaucoup se débrouillent bien pour lire le français, même sans forcément l’avoir vraiment fait la démarche consciente de l’apprendre. S’exprimer à l’écrit est déjà plus complexe, mais les chefs de projets sont la pour aider voire réaliser ces taches dès (et tant) que nécessaire. Enfin pratiquer l’oral n’est qu’à la portée d’une minorité.
Voici les principaux leviers utilisés pour renforcer les compétences de français :
Orientation vers des sources pertinentes
Il peut s’agir d’accès à des “recueils maison” de supports récapitulant les bases de la langue française, de bons sites ressource comme le français avec Pierre, ou de médias plus accessibles, comme le journal en français facile de RFI.
Séances d’exercices sur thème choisi
Souvent les CP qui composent la majorité des présents sont les plus motivés pour perfectionner encore leur français. Il y a aussi des opérationnels, mais le niveau reste assez élevé, certains CP demandant que soient abordées des sujets assez fin pour parfaire leur expression, ce qui constitue une barrière pour les collègues qui préféreraient faire d’abord une initiation.
Vérification des e-mails avant envoi
Pour encourager les échanges directs sur les sujets simples et donner confiance aux opérationnels, il est fréquent qu’ils fassent vérifier, surtout au début, leurs drafts d’e-mails par un francophone natif. Ledit francophone étant aussi ponctuellement consulté plus en amont pour répondre à des questions du type «comment dit on ceci en français.
Support pour les premiers échanges interactifs / vocaux
Dans le même ordre d’idée de support, lorsqu’une conversation skype doit avoir lieu pour la première fois en français (ou en anglais d’ailleurs), il est bon qu’un francophone natif (qui connaît aussi l’anglais) soit présent en doublure au côté de l’opérationnel, pour pouvoir le sécuriser en sachant qu’on pourra par exemple lui traduire un passage qui poserait problème. (mots difficiles, mal articulé, dit très rapidement…)
Pour finir sur ce sujet de l’apprentissage et de la pratique des langues avec les clients, il faut bien noter que cela repose avant tout sur le volontariat. Si tôt ou tard une personne travaillant chez nous lira le français, pour ce qui est de l’écrire, et plus encore de le parler et le comprendre à l’oral, c’est largement une décision individuelle qui dépend du souhait et de la volonté de chacun. Quel que soit le souhait du client de vouloir parler français avec tous les membres de l’équipe qui lui est dédiée, il existe des contraintes, et parfois un des membres opérationnel de l’équipe sera choisi d’abord pour ses compétences techniques, même si il ne souhaite pas spécialement arriver à parler français, même à terme. (C’est notamment le cas de ceux qui n’ont jamais eu aucunes bases en français et qui sont avant tout attirés par la technique…).
En conclusion, l’un des principaux défi d’un prestataire web IT en 2019 est de faire circuler les connaissances pour que les meilleurs puissent continuer à progresser.
Malgré ses efforts, l’entreprise ne peut pas tout faire, et ceux qui progressent le plus sont souvent ceux qui consacrent aussi du temps personnel à s’auto-former pour suivre l’évolution des technologies, et / ou compléter leur palette d’expertise.
Enfin, souvent les salariés sont davantage capables de progresser que ce que l’on pourrait penser intuitivement. Ils peuvent progressivement élever leur niveau si nécessaire, mais ils ont besoin d’être mis en confiance par un CP technique qui organise le projet au départ, et peut s‘impliquer pour aider à résoudre une difficulté en cours de projet.