Tout récemment nous avons été consultés par une SSII française cherchant une ESN roumaine (entreprise de services numériques) capable de lui fournir en régie des développeurs francophones. Après vérification, la demande portait sur de la régie distante offshore, donc sur des développeurs web basés en Roumanie, mais dédiés à un client à distance.
Cela va dans le sens du développement de la demande que nous observons depuis environ deux ans pour des développeurs web distants en régie dédiée.
Mais en creusant nous avons vite réalisé qu’il existe deux approches assez différentes de la régie offshore, celle des start-up qui pilotent à distance des équipes évolutives, et celle des SSII qui recherchent des profils individuels assez spécifiques et pointus.
Formalisation différente
Du coté des start-up bien souvent il n’y a pas de contrat de collaboration global, juste au départ un engagement de confidentialité et une reconnaissance de la propriété des sources.
Les associés n’ont souvent pas le temps de préparer des contrats, c’est la proposition commerciale qui définit la collaboration, et ensuite les éventuelles évolutions concernant les développeurs web membres de l’équipe offshore sont définies par e-mail, voire un échange skype. Les choses sont très agiles et se passent en bonne intelligence.
Alors que la première chose que demande une SSII, ce sont justement les contrats (types). Il n’y a rien de mal à partir sur des bases claires, mais cette approche ne nous est pas encore très familière…
Au niveau des tarifs, pour les start-up on mixe en fonction des profils disponibles deux variables qui font qu’un expérimenté sera plus cher qu’un junior, et un programmeur back-end plus cher qu’un intégrateur front office.
Une SSII attendra plutôt une grille tarifaire pour toutes les combinaisons possibles, ce qui n’est pas forcément pertinent pour nous car nous pouvons ne pas voir certaines combinaisons disponibles au moment de la demande.
Enfin, d’une manière générale, nous utilisons très peu les CV de nos salariés comme argument de vente, nous proposons avant tout des compétences avant de mettre en avant des personnes, alors que les SSII insistent elles beaucoup plus sur les CV des développeurs lorsqu’il est question de convenir d’une mission de régie dédiée.
Intérêt pour le client: Transycons est multi-activités
Le fait que nous ayons aussi d’autres types d’activités en interne, hors régie dédiée distante, apporte divers avantages à nos clients ;
Tout d’abord, cela apporte plus de souplesse en cas de résiliation d’un contrat. Même si il y aura probablement une période d’inter-contrat, il est très vraisemblable que celle ci sera plus courte que dans le cas d’une ESN offshore qui ne ferait que de la régie dédiée.
Ensuite du fait de nos différentes activités, le client à la possibilité d’accéder à un pool de compétences qui dépasse les seules ressources offshore qui sont ou vont bientôt être en inter-contrat. Il est souvent possible de faire des substitutions de personnes pour un projet au forfait en cours de développement.
Par ailleurs, le fait que nous ayons beaucoup de demandes de développement au forfait ou de maintenance / évolution permet de développer en interne les compétences, sur des projets concrets de plus en plus complexes, avant qu’une personne (devenue expérimentée) ne puisse basculer, en cas de besoin, sur une mission de régie offshore dédiée.
Enfin, comme la personne en régie travaille dans les même locaux que tous ses collègues, en cas de difficulté ou de doute, elle peut toujours faire appel au collègue le plus pointu sur la technologie en question pour l’aider à résoudre de la manière la plus efficace un ticket / une demande peu familière. C’est d’ailleurs un avantage de la régie dédiée chez un prestataire par rapport à une régie chez le client final ou les développeurs web sont beaucoup plus isolés.
La Notion d’équipe avant celle de personne
Les Start-up recherchent avant tout des compétences qui, au final et seulement au final, auront aussi un prénom. Elles ont une vision à long terme, elles peuvent augmenter le nombre d’heures demandées à une personne (au fur et a mesure de la montée en charge aussi des ressources de pilotage de leur coté), et élargir peu à peu le domaine d’intervention externalisé à de nouvelles fonctions. Donc on peut bien souvent avoir une personne en montée en charge qui n’est pas encore totalement dédiée, ou encore trois personnes qui font à temps partiel le travail de deux equivalents temps pleins, pour éviter une certaines usure si les taches sont répétitives. Le tout est d’être transparent, et précis dans les rapport de temps passé, pour éviter les doutes du côté des start-up clientes.
Par ailleurs, les start-up ont également une approche prospective, du genre “tiens, peut être qu’un jour on vous confiera ça, qu’en pensez vous”, puis elles passent à l’étude de faisabilité, puis à la préparation théorique d’une personne, puis à la mise en main avec support assuré coté client occidental… Comme le projet transféré est souvent stratégique, la start-up y va prudemment et met les moyens nécessaires pour l’accompagnement de l’externalisation des taches…
La SSII de son côté arrivera elle généralement en bout de course, quand les instances de décision du client acheteur auront pris une décision, et elle devra répondre, le plus souvent rapidement, à un appel d’offre très cadré, donc plus difficile à satisfaire pleinement au moins sur le papier.
Enfin, dans le cas ou pour diverses raisons un développeur web offshore dédié ne conviendrait pas ou plus au client final, vu notre taille assez modeste, il pourrait nous être difficile de le remplacer par un autre affichant un profil et niveau d’expérience très similaires. Avec une start-up il est plus facile de s’entendre sur une autre personne soit un peu plus junior, soit un peu plus senior, qui fera donc le travail demandé plus ou moins vite, et d’ajuster le tarif en fonction…
On voit donc qu’il y a (au moins) deux sortes de régies dédiées, l’une beaucoup plus souple et informelle, pour les start-up du secteur IT, et l’autre très basée sur l’expertise individuelle des développeurs pour les sociétés de services informatiques, qui souvent reçoivent des grands groupes des demandes très précises au niveau des profils.
Nous sommes déjà bien rodés aux attentes des start-up, mais encore en phase d’approche pour les SSII, que nous voudrions bien servir aussi. Mais cela nécessite pour nous d’être très transparents, de bien expliquer qui nous sommes et quelles sont nos possibilités, pour éviter à la SSII d’avoir des attentes démesurées et irréalistes vis a vis d’une entreprise d’environ 25 personnes…